Un nouveau conflit communautaire entre Peuls et Bambaras a entraîné la mort d?une vingtaine de personnes dans la localité de Diawaribougou, situé à 7km du cercle de Macina. De nouvelles violences qui enveniment encore plus le climat de tension déjà délétère entre ces communautés.
C'est dans la nuit de samedi dernier que tout a débuté. Il était aux alentours de 20h quand des hommes armés ont assassiné Chaka Dembélé dans sa boutique. Selon un témoin ; il aurait était criblé par une vingtaine de balles. Un assassinat attribué aux djihadistes de la katiba Macina, du prédiacteur Amadou Koufa, composé en majorité de peuls.
A l?enterrement de ce dernier, le lendemain, près de 200 chasseurs étaient présents. Une confrérie à laquelle appartenait Dembélé, sans y être véritablement actif. Selon Kante Kanté, animateur à la radio rurale de Macina, c?est lors du chemin retour que des assaillants auraient tiré sur les chasseurs qui ont par la suite organisé la riposte. Leur expédition aura eu pour conséquence de coûter la vie à 21 personnes. « Nous avons eu 11 corps à la morgue et deux personnes totalement calcinées » précise le Dr Coulibaly, médecin au centre de santé de Macina. « Après que la situation se soit un peu calmée, nous avons retrouvé d?autres corps et le nombre des victimes s?est dès lors alourdit », nuance Bekaye, le maire de Macina.18 personnes ont également été blessés, dont six dans un état grave transporté depuis à Ségou.
Des militaires ont été dépêchés sur les lieux pour assurer le retour au calme. Une intervention jugée salutaire par Amadou Diallo, qui se décrit comme étant un dignitaire peul. « La présence des militaires a dissuadé les chasseurs de continuer leurs massacres, ils avaient ciblé le marché de Diawaribougou qui se tient tous les lundis, et là les dégâts auraient été plus importants » souligne t-il.
Hier dans la matinée, le gouverneur de la région de Ségou a également fait le déplacement pour s?enquérir de la situation. Il s?est par ailleurs entretenu avec les responsables des chasseurs et des peuls pour tenter de calmer le jeu.
Les ministres de la Justice, de la Solidarité et de l?action humanitaire, de la réconciliation nationale et de l?administration territoriale et de la réforme de l?État se sont rendus sur les lieux aujourd?hui, mardi 14 février. « Ils sont venus apporter un soutien aux déplacés et prodiguer quelques conseils » assure le maire de Macina.
La zone de Diawaribougou serait pratiquement déserte. « La majorité des peuls envisagent ou sont déjà rentré à Diabaly. C?est la crise qui nous avait fait fuir la zone, mais nous ne pouvons plus vivre ici, nous craignons pour notre sécurité » conclut Diallo.
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